Dérive en Colombie-Britanique: au coeur du monde sauvage.

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C’était au mois d’octobre 2014. Je volais d’est en ouest pour aller rejoindre mon compagnon de toujours, Alex. Il m’attendait à Calgary. C’était l’heure de la revanche, lors de son déménagement dans l’ouest deux ans plus tôt, j’avais accompagné Alex sur l’île de Vancouver, nous n’étions pas dans la bonne saison et nous n’avions pas eu de succès. Cette fois-ci, nous allions franchir les 1000km qui séparent sa maison des rivières de la vallée de la Skeena afin de pêcher de la Steelhead sauvage dans le Nord de la Colombie-Britanique!

Quelques semaines avant notre départ, Alex avait invité son père à nous accompagner.  Alain est toujours de bonne compagnie et ses connaissances ornitologiques allaient me faire apprécier des moments qui seraient sans doute passés sous silence sans sa présence. Mais je commençais à me demander s’il allait être à l’aise pour nous suivre! Le plan était quand même ambitieux, nous allions flotter sur l’eau quelques jours et dormir sur des îles pour éviter les ours!

 

10623857_10153154984212406_3838515778202801656_oLa route est longue et magnifique vers le nord et un peu plus de 12h après notre départ nous arrivions à Houston, BC tard dans la soirée. Nous nous sommes reposés un peu avant notre première dérive le lendemain. On partirait de «Quick» pour nous rendre à Smithers la ville en aval, trois jours de voyage! Rien cette nuit-là n’allait me réveiller, ni les ronflements d’Alain, ni le train qui passait à quelques mètres de la chambre d’hôtel. Le réveil fut facile, l’excitation était à son comble.

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La première journée d’un voyage est toujours un peu plus lente, il faut organiser le matériel, trouver l’endroit où on va mettre le bateau à l’eau, etc. Il faisait beau, les outardes avaient commencé leur migration, c’était prometteur. On avait près d’une quinzaine de kilomètres à faire en trois jours. Évidemment nous n’étions pas seuls, après tout c’est une des régions les plus prisées mondialement pour la pêche. En voyant les pêcheurs guidés, je me suis rendu compte que je n’aurais pas pêché les eaux où ils avaient décidés de tenter leur chance. Après avoir dépassé quelques groupes de pêcheurs, force était d’admettre que je ne cherchais pas les bons signes sur la rivière. J’allais devoir tout réapprendre et vite!

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La première matinée fut tranquille pour tout le monde sur la rivière Bulkley. Nous avions traversé beaucoup d’eau et nous avons décidé de ralentir le rythme puisque nous approchions de notre objectif de la journée. Un beau pool où nous allions pouvoir manger et boire nos premières bières!  Je suis vite retourné à ma canne, c’était la première fois que je pêchais exclusivement à la spey. Je commençais à me sentir à l’aise du «mauvais coté» quand j’ai eu ma première touche. Bang! On reconnait ce genre de touche entre mille, ce n’était pas le fond! Quelques pas derrière, un nouveau lancé et me voilà accroché à une Steelhead. Je pensais que c’était un record, ça tirait fort. Mais non, à peine 5 ou 6 lbs. Après une remise à l’eau, la bière de la victoire s’imposait! Ce fut la seule de la journée…

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La pluie commença à la fin de cette journée. Nous allions avoir 3 jours consécutifs de pluie torrentielle. Après une nuit sur les îles, nous avons accéléré la cadence pour nous rendre à l’hôtel, le temps froid et l’humidité ayant raison de nous. Ce furent des moments difficiles, nous avons vu les rivières devenir laiteuses, la visibilité dans l’eau passé de quelques mètres à nulle en trois jours. Les locaux disaient que ça prendrait une semaine avant que ça se replace, pas besoin de vous dire que c’était bien trop long pour nous.

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Nous avons quitté pour le nord en direction de la légendaire rivière Kispiox. Plus capricieuse que les autres pour la qualité de l’eau, cette dernière avait pourtant été épargnée par la pluie. Après nous être engouffrés dans les bois à plusieurs kilomètres, nous avons établit le campement à coté de la descente pour le bateau.

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La première journée fut mémorable, l’eau limpide nous permis de remarquer quelques poissons très actifs dans un petit pool. Après quelques Bull Trout et Coho, nous avons poursuivit notre descente en quête de Steelhead.

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La pêche semblait difficile et ce n’est qu’après avoir croisé un duo de pêcheurs, qui avait pris quelques truites chacun, que nous avons remis en question notre stratégie. Fini les long pool, lent et profond, il fallait chercher les petits pocket le long des berges. Trop peu trop tard, la première journée nous aura permis d’apprendre beaucoup.

Quand nous nous sommes levé le lendemain, nous étions gonflé à bloc. Mère nature nous avait malheureusement joué un tour. La chaleur avait fait fondre la neige sur les montagnes qui avait fait monté les niveaux et teint la couleur de l’eau.

Un seul saumon Coho dans toute la journée!

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Nous sommes rentrés sur Smithers à la fin de la journée. Alex était découragé, l’année précédente, il avait pris quelques steelheads par jour! Il n’y avait que moi qui avait pris du poisson tous les jours et sans succès notable. Il ne restait que deux jours à notre voyage. La veille de notre départ, nous avons refait une dérive dans laquelle nous avions eu un peu de succès.

12001094_10153154984362406_1927950337076695675_o Il s’agissait de partir de la ville de Telkwa pour nous rendre à Smithers. Nous avons laissé Alain d’un coté de la rivière (le moins bon!) pour nous concentrer sur un coté plus difficile à pêcher. Alain n’avait jamais pêcher à la spey avant ce voyage, il commençait à pouvoir lancer (et encore!), il avait échappé quelques truites et nous assurait qu’il était comblé d’avoir pu en accrocher quelques unes, même s’il n’avait pas réussit à les ramener au bord. Mais ce matin là nous avons assisté, de loin, à ces deux premières captures!!

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C’était délirant de le voir se battre avec ces poissons et de réussir, malgré son manque d’expérience flagrant, à ramener les poissons au bord. Après être allé le rejoindre, j’ai pris deux truites à mon tour!

 

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Il ne restait qu’Alex qui n’avait rien pris de tout le voyage! J’ai parié avec son père qu’Alex allait finir par prendre la plus grosse truite du voyage, c’était impossible qu’un aussi bon pêcheur soit blanchi!

 

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Ce qui devait arriver arriva, Alex s’est accroché dans la plus grosse truite que je n’avais vu! Un spécimen qui devait frôler les 25lbs. Nous ne le saurons jamais parce que, comble de malchance, la bête s’est décrochée. Ce n’était définitivement pas le meilleur voyage d’Alex.1008651_10152509804932406_6496822083630113208_o

 

Cette journée là, j’ai pris deux autres spécimens, dont une en nymphant avec ma canne à une main. La bête s’est emballée et a remonté le courant. Le frein barré, en tirant de toutes mes forces, elle a tout de même trouvé le moyen de remonter la rivière sur plus de 100 m!! Inoubliable!

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Nous avons repris la route direction Calgary le lendemain après la journée de pêche. Quand nous nous sommes rendu compte que nous étions dans un «no man land» à 3 heures de route de toute civilisation en plein milieu de la nuit,  nous avons décidé de nous arrêter pour camper. La pluie nous avait ralentit dans nos ardeurs ce soir là, mais le fait d’être dans un sanctuaire de grizzly nous avait poussé à poursuivre notre route!

 

2014-10-13 07.48.47Ce fut un de mes meilleurs voyages de pêche. Je suis bien content de vous dire qu’il y aura une deuxième partie à ce récit, cet automne nous allons tenter notre chance à nouveau! Vivement le mois d’Octobre!!

 

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